Sur nos pelouses, dissĂ©minĂ©s ou en petits groupes isolĂ©s, les crocus annoncent le printemps ! Les bulbes plantĂ©s Ă lâautomne nous rĂ©vĂšlent leurs fleurs aux coloris de toutes les nuances, blanc, jaune, violet, bleu, mauveâŠ, avec en leur cĆur, le jaune des Ă©tamines et du pistil.
A Belfort, prÚs de la porte de Brisach, les crocus forment un magnifique parterre multicolore : une entrée lumineuse aux portes de la ville et des remparts de sa citadelle de grÚs rose.
Quâest-ce quâun crocus ?
Le crocus naĂźt dâun bulbe, plus exactement dâun corme : organe de rĂ©serve formĂ© par une tige renflĂ©e entourĂ© de petites Ă©cailles. (Dans le bulbe, ce sont les Ă©cailles (des feuilles) qui sont charnues.
Les crocus, de la famille des iridacĂ©es (iris, glaĂŻeulâŠ) sont originaires dâEurope centrale et orientale. Ils forment un genre qui renferme 90 espĂšces et un grand nombre de variĂ©tĂ©s horticoles et hybrides. A lâĂ©tat sauvage dans les Alpes, le Crocus printanier (Crocus vernus) fleurit mauve et blanc.
Les fleurs solitaires sont formĂ©es de 6 tĂ©pales soudĂ©es en un long tube Ă leur base. Elles sâĂ©panouissent, libres, en entonnoir. Au centre : 3 Ă©tamines jaune-vif et un pistil Ă un style terminĂ© par 3 stigmates jaune orangĂ©, souvent dĂ©coupĂ©s en fines laniĂšres.
2 Ă 4 feuilles allongĂ©es, linĂ©aires, poussent Ă la base de la fleur. On peut les confondre avec lâherbe, mais une Ă©troite bande mĂ©diane, blanchĂątre permet de les distinguer.
Câest aussi un crocus qui donne cette Ă©pice rare et tant recherchĂ©e : le safran. Le Crocus Ă safran (Crocus sativus) pousse en automne. Ses 3 stigmates Ă©carlates, hypertrophiĂ©s donneront une fois sĂ©chĂ©s, cette prĂ©cieuse Ă©pice.
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Les crocus Ă©tant trĂšs apprĂ©ciĂ©s des mulots et des campagnols, il faut de temps en temps renouveler les bulbes. Au fil des annĂ©es, ils risquent de disparaĂźtre. Pour retrouver vos messagers du printemps, plantez des cormes, mĂȘme si dans le langage des fleurs, le crocus symbolise lâinquiĂ©tude ou la crainte !!
Avec les nivéoles, les perce-neige, les crocus, les scilles, les jonquilles, les jacinthes, le festival des bulbes, « debout », a commencé pour nos intermittents de la nature !
AprÚs la levée des crocus, ce sont les trompettes des jonquilles qui nous avertissent que le printemps est presque là  !
Encore une fois, les jonquilles illuminent la ville de Belfort. Sur les parterres du Boulevard Kennedy, leur couleur jaune si Ă©clatante attire notre regard.
Câest aussi le moment oĂč elles sâĂ©battent en toute libertĂ© dans nos forĂȘts du Doubs et de Haute-SaĂŽne, sans parler des cĂ©lĂšbres jonquilles vosgiennes de GĂ©rardmer et leur corso fleuri !
Ne vous y trompez pas : la jonquille qui pousse naturellement dans nos bois et nos prairies de lâEst de la France est un narcisse : Le narcisse jaune ou narcisse trompette (Narcissus pseudonarcissus), encore appelĂ© « campenotte » dans notre Franche-ComtĂ©!
La jonquille de nos jardins et de nos parterres fleuris est  la « jonquille trompette » (Narcissus x) qui provient de croisements. Ce sont des hybrides ou cultivars du genre Narcissus.
La vĂ©ritable jonquille pour les botanistes (Narcissus jonquilla) pousse dans le sud de l’Europe. « Jonquilla » vient de l’espagnol et signifie « petit jonc » (pour la ressemblance de ses feuilles avec celles du jonc).
Plante Ă bulbe de la famille des AmaryllidacĂ©es, sa trompette cylindrique et crĂ©nelĂ©e est une « paracorolle » entourĂ©e dâune corolle de 6 tĂ©pales.
Fleur emblĂ©matique de la fĂȘte des grands-mĂšres, elle Ă©tait au rendez-vous dans les bois, ce dimanche 7 mars 2021!
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Photos de jonquilles prises dans les bois de Villers sur Saulnot.
13 mars 2021 :Â La nouvelle collection de printemps arrive Ă la Miotte.
Nous sommes invitĂ©s, en ce mois de mars, Ă un dĂ©filĂ© de mode sur la crĂȘte et les pentes de la Miotte, qui sâouvre sur une symphonie en bleu.
Pour les deux premiers modÚles qui apparaissent de concert, on pourra remarquer :
–          Les Ă©toiles bleues des Scilles Ă 2 feuilles (Scilla bifolia) : des petites fleurs toutes en bleu, mĂȘme les Ă©tamines, et des feuilles qui se terminent par un petit capuchon (on les dit « cuculĂ©es »). Ce sont des liliacĂ©es.
–         la corolle bleue de lâAnĂ©mone hĂ©patique ou hĂ©patique noble (Hepatica nobilis) qui porte une couronne dâĂ©tamines blanches ! Une renonculacĂ©e, reconnaissable Ă ses grosses feuilles formĂ©es de 3 lobes.
LâarrivĂ©e de la Pulmonaire (Pulmonaria officinalis) enveloppĂ©e dans le manteau duveteux de ses feuilles, nous fait dĂ©couvrir sa robe rose et bleue qui mĂ©rite un arrĂȘt sur image ! La couleur de ses fleurs varie en fonction du degrĂ© dâaciditĂ© de la corolle. Quand la fleur est jeune, elle est rose : son Ph est acide, puis celui-ci devient neutre et enfin basique : la fleur passe du rose au bleu.
PS  :   – Les lobes de lâanĂ©mone hĂ©patique pourraient Ă©voquer ceux du foie (dâoĂč son nom dâespĂšce).
      – La pulmonaire doit son nom Ă ses feuilles parfois tachetĂ©es de blanc, qui pourraient Ă©voquer les taches observĂ©es sur un poumon malade.
En attente de leur tour, les petites pervenches restent au bas de lâestrade, sur le tapis vert  luisant de leurs feuilles. Les 5 pĂ©tales bleu pervenche de leurs fleurs sont asymĂ©triques : elles donnent l’impression d’une hĂ©lice qui semble tourner comme un petit moulin Ă vent ! Vinca minor, la petite pervenche, porte un nom triomphant : vinca = vaincre !
Et les violettes des bois que lâon ne prĂ©sente plus ! Avec leurs tenues printaniĂšres aux tons violacĂ©s, du pĂąle au plus foncĂ©, et leurs feuilles en forme de cĆur, elles seront toujours les plus plĂ©biscitĂ©es.
15 mars 2021 : Le dĂ©filĂ© Ă la Miotte se poursuitâŠ
Sous les feux des projecteurs, apparaissent les modĂšles, tout en jaune, dâun autre couturier.
Ce nâest pas « Peau dâĂąne » qui arrive en premier, sur le haut de la crĂȘte,  mais « Pas-dâĂąne ». Tussilago farfara, une pionniĂšre des talus, de la famille des astĂ©racĂ©es (comme les pissenlits), arrive dĂ©nudĂ©e. Elle nâa pas encore de feuilles quand ses fleurs sâĂ©panouissent. Ses grosses feuilles un peu dentelĂ©es au revers tomenteux (*), se dĂ©veloppent aprĂšs la floraison. Elles ressemblent aux sabots dâun Ăąne et Ă la trace de ses pas sur le sol! Un costume tout en Ă©volution !
Puis entrent en scĂšne, deux renonculacĂ©es voulant ressembler Ă la renoncule (ou bouton dâor) : lâanĂ©mone fausse renoncule et la ficaire fausse-renoncule. Chacune possĂšde une fleur terminale dâun jaune Ă©clatant. La premiĂšre, assez isolĂ©e, porte une ou deux fleurs dâanĂ©mone, mais de couleur jaune, au centre dâun verticille (*) de 3 feuilles palmatilobĂ©es (*). La deuxiĂšme  tapisse le sol de ses petites feuilles arrondies, en forme de cĆur, dâoĂč sâĂ©chappent des Ă©toiles jaune dâor.
Arrive alors la primevĂšre Ă©levĂ©e (ou primevĂšre des bois) : le coucou du printemps ! Il porte haut sa tige florale, terminĂ©e par des fleurs tubulaires sâĂ©vasant en une corolle jaune pĂąle avec un centre jaune dâor.
Du jaune et de lâor pour cette collection, mais aussi un peu dâactualitĂ©âŠen cette pĂ©riode troublĂ©e. MĂȘme la flore ne peut y Ă©chapper !
(*) Tomenteux : Ă lâaspect de duvet
(*) Feuille palmatilobée : Feuille palmée et lobée
(*) Verticille se dit de feuilles ou des autres organes dâune plante qui sâinsĂšrent au mĂȘme niveau.Â
17 mars 2021 : Une clandestine Ă la Miotte
Pour le premier anniversaire du confinement, il nây aura pas de dĂ©filĂ©Â ! Celle qui Ă©tait pressentie pour le rĂŽle a refusĂ©.
Recluse, mi-cachée, mi-confinée, la bien-nommée est la Lathrée écailleuse ou Clandestine écailleuse. Cette plante étrange et étonnante fait partie de la famille des orobanches.
Maintenant, il faut la chercher.
De-ci, de-lĂ , apparaissent de curieuses grappes de fleurs blanches Ă rosĂ©es, bilabiĂ©es, tournĂ©es du mĂȘme cĂŽtĂ© et inclinĂ©es, Ă moitiĂ© enfouies sous les feuilles mortes. Elles sont portĂ©es par une tige blanchĂątre, Ă©paisse et pubescente, dĂ©pourvue de chlorophylle. Les fleurs ont un calice en forme de cloche, velu et glanduleux. Plante surprenante visible au printemps et disparaissant lâĂ©tĂ©, la clandestine sâĂ©panouit en toute discrĂ©tion, sur un sol calcaire et frais, au nord, Ă mi-pente de la colline de la Miotte.
Elle tient son nom du grec « lathraĂŻos » : cachĂ©, allusion Ă sa tige presque entiĂšrement souterraine, un rhizome qui peut peser jusquâĂ 5kg, blanc et couvert dâĂ©cailles charnues (feuilles transformĂ©es).
Cette plante sans chlorophylle doit extraire, Ă lâaide de suçoirs, sa nourriture des racines de ses hĂŽtes : le noisetier, lâaulne, le lierre, lâorme⊠Câest donc une plante parasite, mais comme elle fleurit et fructifie durant la montĂ©e de la sĂšve au printemps, les hĂŽtes ne souffrent que trĂšs peu de cette intrusion! Ses fleurs deviennent vite des fruits : des capsules contenant de nombreuses petites graines dissĂ©minĂ©es par les fourmis.
« Pour vivre heureux, vivons cachés » : la clandestine, adoptant parfois cet adage, peut fleurir et produire ses graines sous le sol.
Pour cette premiĂšre annĂ©e, Ă©trange et Ă©tonnante, comme la lathrĂ©e, Il faut bien se consoler âŠ
28 mars 2021Â : jour des Rameaux
Jour oĂč le buis est Ă lâhonneur dans la tradition catholique.
Symbole religieux, le buis Ă©voque lâimmortalitĂ© et la rĂ©surrection, une semaine avant PĂąques. Les Rameaux : jour de fĂȘte oĂč les rameaux de buis sont bĂ©nis et vont ensuite orner les crucifix dans les maisons et sur les tombes.
Pour les gaulois, il reprĂ©sentait lâĂ©ternitĂ©Â !
Le Buis toujours vert (Buxus sempervirens), de la famille des buxacĂ©es, a des petites feuilles ovales dâun vert luisant, coriaces, opposĂ©es et persistantes. De croissance trĂšs lente, son bois jaune est trĂšs dur et sa durĂ©e de vie peut atteindre 600 ans. UtilisĂ© par les tourneurs et les sculpteurs pour fabriquer des manches dâoutils, des flĂ»tes, des toupies, des piĂšces dâĂ©checsâŠ, il servait aussi Ă confectionner le maillet des loges maçonniques oĂč il symbolisait la fermetĂ© et la persĂ©vĂ©rance. Les grecs et les romains en faisaient des tablettes pour lâĂ©criture.
A lâĂ©tat sauvage, cet arbuste sâadapte au milieu rocheux et a lâapparence dâun buisson.
Dans la rĂ©serve naturelle du sabot de Frotey, prĂšs de Vesoul, la colline aux buis dâune grande biodiversitĂ© a subi lâinvasion de la pyrale du buis, un papillon arrivĂ© dâAsie en 2008, peut-ĂȘtre dĂšs 2005. Ses chenilles ont dĂ©cimĂ© les peuplements de buis en dĂ©vorant leurs feuilles. Plusieurs gĂ©nĂ©rations se succĂšdent au cours de lâannĂ©e et la derniĂšre gĂ©nĂ©ration passe lâhiver Ă lâĂ©tat de jeunes chenilles logĂ©es dans des cocons. DĂšs mars, elles recommencent !
Le buis fleurit en avril-mai : de petits groupes de fleurs jaunĂątres, parfumĂ©es se dĂ©veloppent Ă lâaisselle des feuilles ; des fleurs femelles entourĂ©es de plusieurs fleurs mĂąles qui produisent en abondance nectar et pollen attirant les abeilles. Leurs fruits, murs en septembre, sont de petites capsules Ă 3 cornes, avec de nombreuses graines noirĂątres, dont le parfum attire les fourmis.
Le buis, bien connu des jardins Ă la française, est un incontournable de lâart topiaire. Il se prĂȘte Ă toutes les tailles : les crĂ©ateurs de jardins peuvent laisser libre cours Ă leur imagination pour former dâĂ©tonnantes sculptures vĂ©gĂ©tales.
Sur un Ă©peron rocheux dans un parc de 22 ha, 150000 buis centenaires, plantĂ©s au XIXĂšme siĂšcle sont taillĂ©s Ă la main en des formes arrondies : un ensemble qui ondule et semble flotter au dessus de la vallĂ©e de la Dordogne, dans le PĂ©rigord noir. Ce sont les jardins suspendus de Marqueyssac. Nous sommes « au cĆur du buis » !
7 avril 2021 : Le défilé de mode à la Miotte « bat son plein »
Arrivent sur le podium les Ă©lĂ©gantes corydales, trĂšs huppĂ©es. Chacune est formĂ©e dâune grappe de fleurs roses, violacĂ©es ou parfois blanches, munies dâun long Ă©peron arquĂ© Ă son extrĂ©mitĂ©.
Elles doivent leur nom au grec « Korydalis » qui dĂ©signe lâalouette huppĂ©e : cet Ă©peron ressemblant Ă une petite huppe.
Deux espĂšces de corydales se disputent la notoriĂ©tĂ©Â : la corydale Ă tubercule creux (*) et la corydale Ă tubercule plein (*). Pour les reconnaĂźtre, il nâest pas besoin de les dĂ©terrer⊠La premiĂšre a des bractĂ©es (*) entiĂšres, la deuxiĂšme : des bractĂ©es digitĂ©es (en forme de doigts). Leurs feuilles sont composĂ©es et lobĂ©es. Elles font partie de la famille des papavĂ©racĂ©es (pavot, coquelicotâŠ).
La corydale dégage un parfum délicat. Mais ne vous y fiez pas : la belle est toxique.
Un champignon a voulu lâimiter en empruntant son odeur : lâInocybe Ă odeur de corydale, tout aussi toxique !
PS : la corydale forme souvent des tapis denses sur les pentes boisées de la Miotte.
(*) Corydale Ă tubercule creux : Corydalis cava.
(*) Corydale Ă tubercule plein : Corydalis solida
(*) Bractée : sorte de petite feuille à la base des fleurs.
10 avril 2021 : Daphné bois joli
Rare et solitaire, « la belle Daphné » ne souhaite pas ĂȘtre dans la lumiĂšre. Pourtant elle a sa place dans le dĂ©filĂ©, mais il faut la chercher !
Ce petit arbrisseau, qui ne dĂ©passe pas 1m, le « bois joli » ou daphnĂ© bois joli (Daphne mezereum), dĂ©ploie ses petites fleurs tubulaires sâĂ©panouissant en corolle rose. Elles sont directement fixĂ©es sur les rameaux. Elles fleurissent en avant-premiĂšre, les feuilles apparaitront un peu plus tard au dessus dâelles au sommet de la tige. Câest un laurier des bois poussant Ă lâabri des rayons du soleil. (Famille des thymĂ©lĂ©acĂ©es).
Pour la lĂ©gende, son nom de genre vient de la nymphe DaphnĂ©, obligĂ©e de fuir lâamour dâApollon. Cupidon, pour se venger dâApollon, dieu du soleil, qui sâĂ©tait moquĂ© de lui, lui dĂ©cocha une flĂšche dâamour pour DaphnĂ©, mais il blessa aussi la nymphe dâune flĂšche qui avait lâeffet inverse : la rĂ©pulsion envers Apollon. Refusant alors de cĂ©der Ă ses avances DaphnĂ© nâeut de cesse de se cacher du soleil et demanda Ă son pĂšre, le dieu fleuve PĂ©nĂ©e, de la transformer en laurier rose.
Son nom dâespĂšce : mezereum vient dâun mot arabe, signifiant « toxique », car toutes les parties de cet arbuste sont toxiques et peuvent mĂȘme tuer si lâon ingĂšre une dizaine de ses petits fruits rouges agglomĂ©rĂ©s sous les feuilles, en pĂ©riode de fructification. Seuls les oiseaux peuvent les consommer.
15 avril : « Clap de fin » pour le défilé de la Miotte
Comme tout dĂ©filĂ© traditionnel, celui de la Miotte se termine en apothĂ©ose par lâapparition de la mariĂ©e.
Haute couture ou prĂȘt Ă porter, chaque future mariĂ©e y trouvera son bonheur !
La silhouette blanche de la Corydale avec son Ă©lĂ©gante coiffe huppĂ©e mĂ©rite tous les applaudissements. Elle descend la pente boisĂ©e, entourĂ©e de ses demoiselles dâhonneur : les corydales aux tenues colorĂ©es et les AnĂ©mones sylvie, toutes de blanc vĂȘtues, qui tournent lentement, dans un mĂȘme ensemble, leur corolle en direction du soleil.
Le soir ou si la pluie vient Ă tomber, les anĂ©mones penchent la tĂȘte et se referment, pour empĂȘcher la pluie ou la rosĂ©e dâabĂźmer leur pollen.
Toujours groupĂ©es, elles aiment les sous-bois que leur blancheur Ă©claire. Comme toute renonculacĂ©e, lâanĂ©mone est toxique.
Le rideau se ferme, les feux de la rampe sâĂ©teignent : autant de couturiers de la nature, autant de diversitĂ©, avant que la saison ne se termine sous le feuillage de la forĂȘt.
(*) Anémone nemorosa : son nom latin, vient du grec « anemos » vent et du latin « nemorosus » des bois.
(*) Sylvie vient du latin « sylva » : la forĂȘt.
DerniÚre étape : Quand les ails des ours sortent de leur hibernation !
Sur nos sols calcaires et humides, les ails des ours se plaisent Ă montrer leur feuillage pour le partager dans nos soupes, pestos et le fameux beurre Ă lâail des ours⊠Mais ne tardez pas : leurs boutons floraux sont dĂ©jĂ lĂ Â ! AprĂšs la floraison, les feuilles sont plus coriaces et ont moins de goĂ»t.
Vivant en sociĂ©tĂ©, lâail des ours forme des colonies denses, qui au moindre piĂ©tinement, parfume lâatmosphĂšre ! La forĂȘt sent lâail !
Dâun petit bulbe en fuseau, naissent deux feuilles avec un long pĂ©tiole, puis dâavril Ă juin, une tige terminĂ©e par un renflement : la future inflorescence enveloppĂ©e dâune gaine membraneuse (ou spathe). BientĂŽt, dâinnombrables Ă©toiles blanches vont apparaĂźtre sur ce tapis de feuilles : une voie lactĂ©e dâun autre genre, Ă odeur dâailâŠ
Ces milliers de petites fleurs étoilées, qui produisent un abondant nectar, sont une aubaine pour les abeilles, bourdons et mouches !
Chaque fleur donnera un fruit Ă 3 loges, contenant 6 graines noires en forme de petits boulets de canon. Les fourmis se prĂ©cipiteront pour les rĂ©colter quand la tige fanĂ©e va sâeffondrer. Ainsi lâail des ours sera Ă la fois dispersĂ© par ses graines, via les fourmis, et ses nouveaux bulbes, aprĂšs Ă©puisement des anciensâŠ
On lâappelle : ail des ours, car les ours en seraient friands Ă la sortie de leur hibernation ! DĂ©jĂ connu des celtes et des germains pour ses vertus multiples, des restes ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans des habitations du nĂ©olithique. Lâail des ours de la Miotte a certainement Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© des hommes du nĂ©olithique qui occupaient le site, il y a plus de 2500 ans av. J.-C. dans leur « atelier » de taille de pierre et le camp fortifiĂ© au lieu-dit « le Bramont ».
AgnĂšs Greset