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En cette fin d’hiver et en ce printemps 2021, nous voici encore limités dans nos déplacements.
Nous vous offrons de découvrir les merveilles que la nature nous propose.
14 février 2021 Saint Valentin : Des cœurs « faits nature »

Tronc

Tronc et Neige

19 février 2021 : C’est la saison des bulbes !
Qu’ils soient en pots à l’intérieur ou dans nos jardins et nos sous-bois, les bulbes sont tous attirés par la lumière renaissante et c’est le temps pour eux de faire surgir leurs feuilles et leurs fleurs, même si la neige est proche!
L’un de ces bulbes ne peut renier son origine exotique, il préfère la chaleur de nos maisons : voici l’Amaryllis!
Venu d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et des Caraïbes, il est pourtant de la famille des nivéoles, perce-neige, narcisses ou jonquilles, celle des amaryllidacées.
D’un gros bulbe, l’Amaryllis sort une grosse tige creuse, terminée par un bouton floral formé de 2 spathes (*), d’où s’épanouiront 2 à 6 grandes fleurs veloutées, aux couleurs à dominante rouge, rose, saumon ou blanche. Simultanément, de larges feuilles luisantes entament avec cette hampe florale leur long parcours vers la lumière.

Amaryllis

Amaryllis (feuilles et hampe florale)

Amaryllis

Amaryllis belladona

Nos Amaryllis viennent de cultivars du genre Hippeastrum (du grec hippeus, chevalier et astron, étoile) : « l’étoile du chevalier » en raison de la disposition en étoile des 6 tépales de chaque fleur (ou plus hypothétique, sa ressemblance avec une arme médiévale utilisée à cheval…)
Mais le véritable « Amaryllis » n’est pas celui qu’on croit ! Ce nom est réservé à l’Amaryllis belladona, originaire d’Afrique du sud, qui fleurit en automne et que l’on peut planter dans les jardins. Son nom d’espèce « belladona » nous signifie : Attention poison. Pour notre Hippeastrum, idem. Ne font-ils pas partie de la même famille ?…
Le nom Amaryllis trouve son origine dans les bucoliques de Virgile : une bergère à la beauté éblouissante pousse au désespoir son soupirant par sa cruelle indifférence. Virgile lui donne, pour sa beauté, le nom d’Amaryllis (qui signifie « étinceler »).
Dans la mythologie grecque, Amaryllis est une nymphe tombée follement amoureuse d’Alteo, un berger beau comme Apollon, mais qui ne l’aimait pas. Durant 30 nuits, devant sa porte, elle se perça le cœur avec une flèche dorée. Quand, enfin il lui ouvrit, il trouva une fleur d’un pourpre éclatant jaillie du sang du cœur d’Amaryllis!
Arrive alors un célèbre botaniste : Linné, qui en 1733, reprend ce nom pour baptiser cette magnifique plante. Mais ce nom était déjà attribué à Amaryllis belladona.
Lequel des deux allait remporter l’AOC ? En 1987, il fut décidé d’attribuer le prix à Amaryllis belladona. Bien qu’il ait perdu son label, on tolère cependant dans le langage courant l’appellation Amaryllis pour l’Hippeastrum.
Cela n’enlève rien à son port altier, son élégance et sa beauté : il est devenu le symbole de l’orgueil et de la fierté au XIXème siècle, une symbolique toujours actuelle.
Symbole et légendes confondus, si vous souhaitez offrir un amaryllis à l’élue de votre cœur, le message envoyé signifie « Ne me résiste pas ». Si vous l’avez conquise, cela peut marquer votre victoire…
Et si vous pouvez offrir des Amaryllis, c’est grâce aux bulbes qui nous ont été importés du Mexique et d’Amérique du sud par les Hollandais au début du XVIIIème siècle. Ceux-ci ont développé des hybrides : de nouvelles variétés ou cultivars ont été créés, une pratique entretenue par les horticulteurs pour diversifier les couleurs et les formes de nos Hippeastrum.
    (*) Spathe : grande bractée membraneuse
5 mars 2021 : Les crocus

Sur nos pelouses, disséminés ou en petits groupes isolés, les crocus annoncent le printemps ! Les bulbes plantés à l’automne nous révèlent leurs fleurs aux coloris de toutes les nuances, blanc, jaune, violet, bleu, mauve…, avec en leur cœur, le jaune des étamines et du pistil.

A Belfort, près de la porte de Brisach, les crocus forment un magnifique parterre multicolore : une entrée lumineuse aux portes de la ville et des remparts de sa citadelle de grès rose.

Qu’est-ce qu’un crocus ?

Le crocus naît d’un bulbe, plus exactement d’un corme : organe de réserve formé par une tige renflée entouré de petites écailles. (Dans le bulbe, ce sont les écailles (des feuilles) qui sont charnues.

Les crocus, de la famille des iridacées (iris, glaïeul…) sont originaires d’Europe centrale et orientale. Ils forment un genre qui renferme 90 espèces et un grand nombre de variétés horticoles et hybrides. A l’état sauvage dans les Alpes, le Crocus printanier (Crocus vernus) fleurit mauve et blanc.

Les fleurs solitaires sont formées de 6 tépales soudées en un long tube à leur base. Elles s’épanouissent, libres, en entonnoir. Au centre : 3 étamines jaune-vif et un pistil à un style terminé par 3 stigmates jaune orangé, souvent découpés en fines lanières.

2 à 4 feuilles allongées, linéaires, poussent à la base de la fleur. On peut les confondre avec l’herbe, mais une étroite bande médiane, blanchâtre permet de les distinguer.

C’est aussi un crocus qui donne cette épice rare et tant recherchée : le safran. Le Crocus à safran (Crocus sativus) pousse en automne. Ses 3 stigmates écarlates, hypertrophiés donneront une fois séchés, cette précieuse épice.

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Crocus

Crocus

Crocus porte de Brisach

Les crocus étant très appréciés des mulots et des campagnols, il faut de temps en temps renouveler les bulbes. Au fil des années, ils risquent de disparaître. Pour retrouver vos messagers du printemps, plantez des cormes, même si dans le langage des fleurs, le crocus symbolise l’inquiétude ou la crainte !!

Avec les nivéoles, les perce-neige, les crocus, les scilles, les jonquilles, les jacinthes, le festival des bulbes, « debout », a commencé pour nos intermittents de la nature !

10 mars 2021 : Les jonquilles

Après la levée des crocus, ce sont les trompettes des jonquilles qui nous avertissent que le printemps est presque là !

Encore une fois, les jonquilles illuminent la ville de Belfort. Sur les parterres du Boulevard Kennedy, leur couleur jaune si éclatante attire notre regard.

Jonquilles Bvd Kennedy

C’est aussi le moment où elles s’ébattent en toute liberté dans nos forêts du Doubs et de Haute-Saône, sans parler des célèbres jonquilles vosgiennes de Gérardmer et leur corso fleuri !

Ne vous y trompez pas : la jonquille qui pousse naturellement dans nos bois et nos prairies de l’Est de la France est un narcisse : Le narcisse jaune ou narcisse trompette (Narcissus pseudonarcissus), encore appelé « campenotte » dans notre Franche-Comté!

La jonquille de nos jardins et de nos parterres fleuris est  la « jonquille trompette » (Narcissus x) qui provient de croisements. Ce sont des hybrides ou cultivars du genre Narcissus.

La véritable jonquille pour les botanistes (Narcissus jonquilla) pousse dans le sud de l’Europe. « Jonquilla » vient de l’espagnol et signifie « petit jonc » (pour la ressemblance de ses feuilles avec celles du jonc).

Plante à bulbe de la famille des Amaryllidacées, sa trompette cylindrique et crénelée est une « paracorolle » entourée d’une corolle de 6 tépales.

Fleur emblématique de la fête des grands-mères, elle était au rendez-vous dans les bois, ce dimanche 7 mars 2021!

Jonquilles

Bouquet de jonquilles

Jonquilles

Photos de jonquilles prises dans les bois de Villers sur Saulnot.

13 mars 2021 :  La nouvelle collection de printemps arrive à la Miotte.

Nous sommes invités, en ce mois de mars, à un défilé de mode sur la crête et les pentes de la Miotte, qui s’ouvre sur une symphonie en bleu.

Pour les deux premiers modèles qui apparaissent de concert, on pourra remarquer :

–          Les étoiles bleues des Scilles à 2 feuilles (Scilla bifolia) : des petites fleurs toutes en bleu, même les étamines, et des feuilles qui se terminent par un petit capuchon (on les dit « cuculées »). Ce sont des liliacées.

Scille à 2 feuilles

Scille à 2 feuilles

–         la corolle bleue de l’Anémone hépatique ou hépatique noble (Hepatica nobilis) qui porte une couronne d’étamines blanches ! Une renonculacée, reconnaissable à ses grosses feuilles formées de 3 lobes.

Hépatique à 3 lobes ou Anémone hépatique

Anémone hépatique

L’arrivée de la Pulmonaire (Pulmonaria officinalis) enveloppée dans le manteau duveteux de ses feuilles, nous fait découvrir sa robe rose et bleue qui mérite un arrêt sur image ! La couleur de ses fleurs varie en fonction du degré d’acidité de la corolle. Quand la fleur est jeune, elle est rose : son Ph est acide, puis celui-ci devient neutre et enfin basique : la fleur passe du rose au bleu.

PS  :   – Les lobes de l’anémone hépatique pourraient évoquer ceux du foie (d’où son nom d’espèce).

           –  La pulmonaire doit son nom à ses feuilles parfois tachetées de blanc, qui pourraient évoquer les taches observées sur un poumon malade.

Pulmonaire

En attente de leur tour, les petites pervenches restent au bas de l’estrade, sur le tapis vert  luisant de leurs feuilles. Les 5 pétales bleu pervenche de leurs fleurs sont asymétriques : elles donnent l’impression d’une hélice qui semble tourner comme un petit moulin à vent ! Vinca minor, la petite pervenche, porte un nom triomphant : vinca = vaincre !

Pervenche en bouquet

Pervenche

Et les violettes des bois que l’on ne présente plus ! Avec leurs tenues printanières aux tons violacés, du pâle au plus foncé, et leurs feuilles en forme de cœur, elles seront toujours les plus plébiscitées.

Violette

15 mars 2021 : Le défilé à la Miotte se poursuit…

Sous les feux des projecteurs, apparaissent les modèles, tout en jaune, d’un autre couturier.

Ce n’est pas « Peau d’âne » qui arrive en premier, sur le haut de la crête,  mais « Pas-d’âne ». Tussilago farfara, une pionnière des talus, de la famille des astéracées (comme les pissenlits), arrive dénudée. Elle n’a pas encore de feuilles quand ses fleurs s’épanouissent. Ses grosses feuilles un peu dentelées au revers tomenteux (*), se développent après la floraison. Elles ressemblent aux sabots d’un âne et à la trace de ses pas sur le sol! Un costume tout en évolution !

Puis entrent en scène, deux renonculacées voulant ressembler à la renoncule (ou bouton d’or) : l’anémone fausse renoncule et la ficaire fausse-renoncule. Chacune possède une fleur terminale d’un jaune éclatant. La première, assez isolée, porte une ou deux fleurs d’anémone, mais de couleur jaune, au centre d’un verticille (*) de 3 feuilles palmatilobées (*). La deuxième  tapisse le sol de ses  petites feuilles arrondies, en forme de cœur, d’où s’échappent des étoiles jaune d’or.

Tussilage ou Pas-d'ane

Tussilage ou Pas-d’âne

Anémone fausse renoncule

Anémone fausse renoncule

Anémone fausse renoncule

Anémone fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Arrive alors la primevère élevée (ou primevère des bois) : le coucou du printemps ! Il porte haut sa tige florale, terminée par des fleurs tubulaires s’évasant en une corolle jaune pâle avec un centre jaune d’or.

Primevère élevée

Primevère élevée

Primevère élevée

Primevère élevée

Du jaune et de l’or pour cette collection, mais aussi un peu d’actualité…en cette période troublée. Même la flore ne peut y échapper !

(*) Tomenteux : à l’aspect de duvet

(*) Feuille palmatilobée : Feuille palmée et lobée

(*) Verticille se dit de feuilles ou des autres organes d’une plante qui s’insèrent au même niveau. 

17 mars 2021 : Une clandestine à la Miotte

Pour le premier anniversaire du confinement, il n’y aura pas de défilé ! Celle qui était pressentie pour le rôle a refusé.

Recluse, mi-cachée, mi-confinée, la bien-nommée est la Lathrée écailleuse ou Clandestine écailleuse. Cette plante étrange et étonnante fait partie de la famille des orobanches.

Maintenant, il faut la chercher.

De-ci, de-là, apparaissent de curieuses grappes de fleurs blanches à rosées, bilabiées, tournées du même côté et inclinées, à moitié enfouies sous les feuilles mortes. Elles sont portées par une tige blanchâtre, épaisse et pubescente, dépourvue de chlorophylle. Les fleurs ont un calice en forme de cloche, velu et glanduleux. Plante surprenante visible au printemps et disparaissant l’été, la clandestine s’épanouit en toute discrétion, sur un sol calcaire et frais, au nord, à mi-pente de la colline de la Miotte.

Elle tient son nom du grec « lathraïos » : caché, allusion à sa tige presque entièrement souterraine, un rhizome qui peut peser jusqu’à 5kg, blanc et couvert d’écailles charnues (feuilles transformées).

Cette plante sans chlorophylle doit extraire, à l’aide de suçoirs, sa nourriture des racines de ses hôtes : le noisetier, l’aulne, le lierre, l’orme… C’est donc une plante parasite, mais comme elle fleurit et fructifie durant la montée de la sève au printemps, les hôtes ne souffrent que très peu de cette intrusion! Ses fleurs deviennent vite des fruits : des capsules contenant de nombreuses petites graines disséminées par les fourmis.

« Pour vivre heureux, vivons cachés » : la clandestine, adoptant parfois cet adage, peut fleurir et produire ses graines sous le sol.

Pour cette première année, étrange et étonnante, comme la lathrée, Il faut bien se consoler …

Lathrée

Lathrée

Lathrée

Lathrée

Lathrée

Lathrée

28 mars 2021 : jour des Rameaux

Jour où le buis est à l’honneur dans la tradition catholique.

Symbole religieux, le buis évoque l’immortalité et la résurrection, une semaine avant Pâques. Les Rameaux : jour de fête où les rameaux de buis sont bénis et vont ensuite orner les crucifix dans les maisons et sur les tombes.

Pour les gaulois, il représentait l’éternité !

Le Buis toujours vert (Buxus sempervirens), de la famille des buxacées, a des petites feuilles ovales d’un vert luisant, coriaces, opposées et persistantes. De croissance très lente, son bois jaune est très dur et sa durée de vie peut atteindre 600 ans. Utilisé par les tourneurs et les sculpteurs pour fabriquer des manches d’outils, des flûtes, des toupies, des pièces d’échecs…, il servait aussi à confectionner le maillet des loges maçonniques où il symbolisait la fermeté et la persévérance. Les grecs et les romains en faisaient des tablettes pour l’écriture.

A l’état sauvage, cet arbuste s’adapte au milieu rocheux et a l’apparence d’un buisson.

Dans la réserve naturelle du sabot de Frotey, près de Vesoul, la colline aux buis d’une grande biodiversité a subi l’invasion de la pyrale du buis, un papillon arrivé d’Asie en 2008, peut-être dès 2005. Ses chenilles ont décimé les peuplements de buis en dévorant leurs feuilles. Plusieurs générations se succèdent au cours de l’année et la dernière génération passe l’hiver à l’état de jeunes chenilles logées dans des cocons. Dès mars, elles recommencent !

Le buis fleurit en avril-mai : de petits groupes de fleurs jaunâtres, parfumées se développent à l’aisselle des feuilles ; des fleurs femelles entourées de plusieurs fleurs mâles qui produisent en abondance nectar et pollen attirant les abeilles. Leurs fruits, murs en septembre, sont de petites capsules à 3 cornes, avec de nombreuses graines noirâtres, dont le parfum attire les fourmis.

Le buis, bien connu des jardins à la française, est un incontournable de l’art topiaire. Il se prête à toutes les tailles : les créateurs de jardins peuvent laisser libre cours à leur imagination pour former d’étonnantes sculptures végétales.

Sur un éperon rocheux dans un parc de 22 ha, 150000 buis centenaires, plantés au XIXème siècle sont taillés à la main en des formes arrondies : un ensemble qui ondule et semble flotter au dessus de la vallée de la Dordogne, dans le Périgord noir. Ce sont les jardins suspendus de Marqueyssac. Nous sommes « au cœur du buis » !

Buis taillés

Buis taillés

Le sabot de Frotey

Le sabot de Frotey

Rameaux de buis avec fleurs

Rameaux de buis avec fleurs

Manche de couteau Nontron en buis

Manche de couteau Nontron en buis

Pyrale du buis

Pyrale du buis

Maillet et manches d'outils en buis

Maillet et manches d’outils en buis

7 avril 2021 : Le défilé de mode à la Miotte « bat son plein »

Arrivent sur le podium les élégantes corydales, très huppées. Chacune est formée d’une grappe de fleurs roses, violacées ou parfois blanches, munies d’un long éperon arqué à son extrémité.

Elles doivent leur nom au grec « Korydalis » qui désigne l’alouette huppée : cet éperon ressemblant à une petite huppe.

Deux espèces de corydales se disputent la notoriété : la corydale à tubercule creux (*) et la corydale à tubercule plein (*). Pour les reconnaître, il n’est pas besoin de les déterrer… La première a des bractées (*) entières, la deuxième : des bractées digitées (en forme de doigts). Leurs feuilles sont composées et lobées. Elles font partie de la famille des papavéracées (pavot, coquelicot…).

La corydale dégage un parfum délicat. Mais ne vous y fiez pas : la belle est toxique.

Un champignon a voulu l’imiter en empruntant son odeur : l’Inocybe à odeur de corydale, tout aussi toxique !

Corydale à tubercule creux

Corydale à tubercule creux

Corydale à tubercule creux

Corydale à tubercule creux

Corydale à tubercule plein

Corydale à tubercule plein

Corydale à tubercule plein

Corydale à tubercule plein (bractées digitées)

Corydale

Corydale

Corydales

Corydales

PS : la corydale forme souvent des tapis denses sur les pentes boisées de la Miotte.

(*) Corydale à tubercule creux : Corydalis cava.

(*) Corydale à tubercule plein : Corydalis solida

(*) Bractée : sorte de petite feuille à la base des fleurs.

10 avril 2021 : Daphné bois joli

Rare et solitaire, « la belle Daphné » ne souhaite pas être dans la lumière. Pourtant elle a sa place dans le défilé, mais il faut la chercher !

Ce petit arbrisseau, qui ne dépasse pas 1m, le « bois joli » ou daphné bois joli (Daphne mezereum), déploie ses petites fleurs tubulaires s’épanouissant en corolle rose. Elles sont directement fixées sur les rameaux. Elles fleurissent en avant-première, les feuilles apparaitront un peu plus tard au dessus d’elles au sommet de la tige. C’est un laurier des bois poussant à l’abri des rayons du soleil. (Famille des thyméléacées).

Pour la légende, son nom de genre vient de la nymphe Daphné, obligée de fuir l’amour d’Apollon. Cupidon, pour se venger d’Apollon, dieu du soleil, qui s’était moqué de lui, lui décocha une flèche d’amour pour Daphné, mais il blessa aussi la nymphe d’une flèche qui avait l’effet inverse : la répulsion envers Apollon. Refusant alors de céder à ses avances Daphné n’eut de cesse de se cacher du soleil et demanda à son père, le dieu fleuve Pénée, de la transformer en laurier rose.

Son nom d’espèce : mezereum vient d’un mot arabe, signifiant « toxique », car toutes les parties de cet arbuste sont toxiques et peuvent même tuer si l’on ingère une dizaine de ses petits fruits rouges agglomérés sous les feuilles, en période de fructification. Seuls les oiseaux peuvent les consommer.

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

15 avril : « Clap de fin » pour le défilé de la Miotte

Comme tout défilé traditionnel, celui de la Miotte se termine en apothéose par l’apparition de la mariée.

Haute couture ou prêt à porter, chaque future mariée y trouvera son bonheur !

La silhouette blanche de la Corydale avec son élégante coiffe huppée mérite tous les applaudissements. Elle descend la pente boisée, entourée de ses demoiselles d’honneur : les corydales aux tenues colorées et les Anémones sylvie, toutes de blanc vêtues, qui tournent lentement, dans un même ensemble, leur corolle en direction du soleil.

Corydale

Corydale

Corydale

Corydale

Anémones

Anémones

Anémones

Anémones

Le soir ou si la pluie vient à tomber, les anémones penchent la tête et se referment, pour empêcher la pluie ou la rosée d’abîmer leur pollen.

Toujours groupées, elles aiment les sous-bois que leur blancheur éclaire. Comme toute renonculacée, l’anémone est toxique.

Le rideau se ferme, les feux de la rampe s’éteignent : autant de couturiers de la nature, autant de diversité, avant que la saison ne se termine sous le feuillage de la forêt.

(*) Anémone nemorosa : son nom latin, vient du grec « anemos » vent et du latin « nemorosus » des bois.

(*) Sylvie vient du latin « sylva » : la forêt.

Dernière étape : Quand les ails des ours sortent de leur hibernation !

Sur nos sols calcaires et humides, les ails des ours se plaisent à montrer leur feuillage pour le partager dans nos soupes, pestos et le fameux beurre à l’ail des ours… Mais ne tardez pas : leurs boutons floraux sont déjà là ! Après la floraison, les feuilles sont plus coriaces et ont moins de goût.

Vivant en société, l’ail des ours forme des colonies denses, qui au moindre piétinement, parfume l’atmosphère ! La forêt sent l’ail !

D’un petit bulbe en fuseau, naissent deux feuilles avec un long pétiole, puis d’avril à juin, une tige terminée par un renflement : la future inflorescence enveloppée d’une gaine membraneuse (ou spathe). Bientôt, d’innombrables étoiles blanches vont apparaître sur ce tapis de feuilles : une voie lactée d’un autre genre, à odeur d’ail…

Ces milliers de petites fleurs étoilées, qui produisent un abondant nectar, sont une aubaine pour les abeilles, bourdons et mouches !

Chaque fleur donnera un fruit à 3 loges, contenant 6 graines noires en forme de petits boulets de canon. Les fourmis se précipiteront pour les récolter quand la tige fanée va s’effondrer. Ainsi l’ail des ours sera à la fois dispersé par ses graines, via les fourmis, et ses nouveaux bulbes, après épuisement des anciens…

On l’appelle : ail des ours, car les ours en seraient friands à la sortie de leur hibernation ! Déjà connu des celtes et des germains pour ses vertus multiples, des restes ont été retrouvés dans des habitations du néolithique. L’ail des ours de la Miotte a certainement été apprécié des hommes du néolithique qui occupaient le site, il y a plus de 2500 ans av. J.-C. dans leur « atelier » de taille de pierre et le camp fortifié au lieu-dit « le Bramont ».

Feuilles d'ail des ours

Feuilles d’ail des ours

Tiges florifères avec spathes

Tiges florifères avec spathes

Fleurs d'ail des ours

Fleurs d’ail des ours

Fruits d'ail des ours

Fruits d’ail des ours

Agnès Greset

publié le :
12 avril 2021
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