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En cette fin d’hiver et en ce printemps 2021, nous voici encore limitĂ©s dans nos dĂ©placements.
Nous vous offrons de découvrir les merveilles que la nature nous propose.
14 fĂ©vrier 2021 Saint Valentin : Des cƓurs « faits nature »

Tronc

Tronc et Neige

19 fĂ©vrier 2021 : C’est la saison des bulbes !
Qu’ils soient en pots Ă  l’intĂ©rieur ou dans nos jardins et nos sous-bois, les bulbes sont tous attirĂ©s par la lumiĂšre renaissante et c’est le temps pour eux de faire surgir leurs feuilles et leurs fleurs, mĂȘme si la neige est proche!
L’un de ces bulbes ne peut renier son origine exotique, il prĂ©fĂšre la chaleur de nos maisons : voici l’Amaryllis!
Venu d’AmĂ©rique centrale, d’AmĂ©rique du Sud et des CaraĂŻbes, il est pourtant de la famille des nivĂ©oles, perce-neige, narcisses ou jonquilles, celle des amaryllidacĂ©es.
D’un gros bulbe, l’Amaryllis sort une grosse tige creuse, terminĂ©e par un bouton floral formĂ© de 2 spathes (*), d’oĂč s’épanouiront 2 Ă  6 grandes fleurs veloutĂ©es, aux couleurs Ă  dominante rouge, rose, saumon ou blanche. SimultanĂ©ment, de larges feuilles luisantes entament avec cette hampe florale leur long parcours vers la lumiĂšre.

Amaryllis

Amaryllis (feuilles et hampe florale)

Amaryllis

Amaryllis belladona

Nos Amaryllis viennent de cultivars du genre Hippeastrum (du grec hippeus, chevalier et astron, Ă©toile) : « l’étoile du chevalier » en raison de la disposition en Ă©toile des 6 tĂ©pales de chaque fleur (ou plus hypothĂ©tique, sa ressemblance avec une arme mĂ©diĂ©vale utilisĂ©e Ă  cheval
)
Mais le vĂ©ritable « Amaryllis » n’est pas celui qu’on croit ! Ce nom est rĂ©servĂ© Ă  l’Amaryllis belladona, originaire d’Afrique du sud, qui fleurit en automne et que l’on peut planter dans les jardins. Son nom d’espĂšce « belladona » nous signifie : Attention poison. Pour notre Hippeastrum, idem. Ne font-ils pas partie de la mĂȘme famille ?…
Le nom Amaryllis trouve son origine dans les bucoliques de Virgile : une bergĂšre Ă  la beautĂ© Ă©blouissante pousse au dĂ©sespoir son soupirant par sa cruelle indiffĂ©rence. Virgile lui donne, pour sa beautĂ©, le nom d’Amaryllis (qui signifie « Ă©tinceler »).
Dans la mythologie grecque, Amaryllis est une nymphe tombĂ©e follement amoureuse d’Alteo, un berger beau comme Apollon, mais qui ne l’aimait pas. Durant 30 nuits, devant sa porte, elle se perça le cƓur avec une flĂšche dorĂ©e. Quand, enfin il lui ouvrit, il trouva une fleur d’un pourpre Ă©clatant jaillie du sang du cƓur d’Amaryllis!
Arrive alors un célÚbre botaniste : Linné, qui en 1733, reprend ce nom pour baptiser cette magnifique plante. Mais ce nom était déjà attribué à Amaryllis belladona.
Lequel des deux allait remporter l’AOC ? En 1987, il fut dĂ©cidĂ© d’attribuer le prix Ă  Amaryllis belladona. Bien qu’il ait perdu son label, on tolĂšre cependant dans le langage courant l’appellation Amaryllis pour l’Hippeastrum.
Cela n’enlĂšve rien Ă  son port altier, son Ă©lĂ©gance et sa beautĂ© : il est devenu le symbole de l’orgueil et de la fiertĂ© au XIXĂšme siĂšcle, une symbolique toujours actuelle.
Symbole et lĂ©gendes confondus, si vous souhaitez offrir un amaryllis Ă  l’élue de votre cƓur, le message envoyĂ© signifie « Ne me rĂ©siste pas ». Si vous l’avez conquise, cela peut marquer votre victoire

Et si vous pouvez offrir des Amaryllis, c’est grĂące aux bulbes qui nous ont Ă©tĂ© importĂ©s du Mexique et d’AmĂ©rique du sud par les Hollandais au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. Ceux-ci ont dĂ©veloppĂ© des hybrides : de nouvelles variĂ©tĂ©s ou cultivars ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s, une pratique entretenue par les horticulteurs pour diversifier les couleurs et les formes de nos Hippeastrum.
    (*) Spathe : grande bractée membraneuse
5 mars 2021 : Les crocus

Sur nos pelouses, dissĂ©minĂ©s ou en petits groupes isolĂ©s, les crocus annoncent le printemps ! Les bulbes plantĂ©s Ă  l’automne nous rĂ©vĂšlent leurs fleurs aux coloris de toutes les nuances, blanc, jaune, violet, bleu, mauve
, avec en leur cƓur, le jaune des Ă©tamines et du pistil.

A Belfort, prÚs de la porte de Brisach, les crocus forment un magnifique parterre multicolore : une entrée lumineuse aux portes de la ville et des remparts de sa citadelle de grÚs rose.

Qu’est-ce qu’un crocus ?

Le crocus naĂźt d’un bulbe, plus exactement d’un corme : organe de rĂ©serve formĂ© par une tige renflĂ©e entourĂ© de petites Ă©cailles. (Dans le bulbe, ce sont les Ă©cailles (des feuilles) qui sont charnues.

Les crocus, de la famille des iridacĂ©es (iris, glaĂŻeul
) sont originaires d’Europe centrale et orientale. Ils forment un genre qui renferme 90 espĂšces et un grand nombre de variĂ©tĂ©s horticoles et hybrides. A l’état sauvage dans les Alpes, le Crocus printanier (Crocus vernus) fleurit mauve et blanc.

Les fleurs solitaires sont formĂ©es de 6 tĂ©pales soudĂ©es en un long tube Ă  leur base. Elles s’épanouissent, libres, en entonnoir. Au centre : 3 Ă©tamines jaune-vif et un pistil Ă  un style terminĂ© par 3 stigmates jaune orangĂ©, souvent dĂ©coupĂ©s en fines laniĂšres.

2 Ă  4 feuilles allongĂ©es, linĂ©aires, poussent Ă  la base de la fleur. On peut les confondre avec l’herbe, mais une Ă©troite bande mĂ©diane, blanchĂątre permet de les distinguer.

C’est aussi un crocus qui donne cette Ă©pice rare et tant recherchĂ©e : le safran. Le Crocus Ă  safran (Crocus sativus) pousse en automne. Ses 3 stigmates Ă©carlates, hypertrophiĂ©s donneront une fois sĂ©chĂ©s, cette prĂ©cieuse Ă©pice.

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Crocus

Crocus

Crocus porte de Brisach

Les crocus Ă©tant trĂšs apprĂ©ciĂ©s des mulots et des campagnols, il faut de temps en temps renouveler les bulbes. Au fil des annĂ©es, ils risquent de disparaĂźtre. Pour retrouver vos messagers du printemps, plantez des cormes, mĂȘme si dans le langage des fleurs, le crocus symbolise l’inquiĂ©tude ou la crainte !!

Avec les nivéoles, les perce-neige, les crocus, les scilles, les jonquilles, les jacinthes, le festival des bulbes, « debout », a commencé pour nos intermittents de la nature !

10 mars 2021 : Les jonquilles

AprÚs la levée des crocus, ce sont les trompettes des jonquilles qui nous avertissent que le printemps est presque là !

Encore une fois, les jonquilles illuminent la ville de Belfort. Sur les parterres du Boulevard Kennedy, leur couleur jaune si Ă©clatante attire notre regard.

Jonquilles Bvd Kennedy

C’est aussi le moment oĂč elles s’ébattent en toute libertĂ© dans nos forĂȘts du Doubs et de Haute-SaĂŽne, sans parler des cĂ©lĂšbres jonquilles vosgiennes de GĂ©rardmer et leur corso fleuri !

Ne vous y trompez pas : la jonquille qui pousse naturellement dans nos bois et nos prairies de l’Est de la France est un narcisse : Le narcisse jaune ou narcisse trompette (Narcissus pseudonarcissus), encore appelĂ© « campenotte » dans notre Franche-ComtĂ©!

La jonquille de nos jardins et de nos parterres fleuris est  la « jonquille trompette » (Narcissus x) qui provient de croisements. Ce sont des hybrides ou cultivars du genre Narcissus.

La vĂ©ritable jonquille pour les botanistes (Narcissus jonquilla) pousse dans le sud de l’Europe. « Jonquilla » vient de l’espagnol et signifie « petit jonc » (pour la ressemblance de ses feuilles avec celles du jonc).

Plante Ă  bulbe de la famille des AmaryllidacĂ©es, sa trompette cylindrique et crĂ©nelĂ©e est une « paracorolle » entourĂ©e d’une corolle de 6 tĂ©pales.

Fleur emblĂ©matique de la fĂȘte des grands-mĂšres, elle Ă©tait au rendez-vous dans les bois, ce dimanche 7 mars 2021!

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Jonquilles

Bouquet de jonquilles

Jonquilles

Photos de jonquilles prises dans les bois de Villers sur Saulnot.

13 mars 2021 :  La nouvelle collection de printemps arrive à la Miotte.

Nous sommes invitĂ©s, en ce mois de mars, Ă  un dĂ©filĂ© de mode sur la crĂȘte et les pentes de la Miotte, qui s’ouvre sur une symphonie en bleu.

Pour les deux premiers modÚles qui apparaissent de concert, on pourra remarquer :

–          Les Ă©toiles bleues des Scilles Ă  2 feuilles (Scilla bifolia) : des petites fleurs toutes en bleu, mĂȘme les Ă©tamines, et des feuilles qui se terminent par un petit capuchon (on les dit « cuculĂ©es »). Ce sont des liliacĂ©es.

Scille Ă  2 feuilles

Scille Ă  2 feuilles

–         la corolle bleue de l’AnĂ©mone hĂ©patique ou hĂ©patique noble (Hepatica nobilis) qui porte une couronne d’étamines blanches ! Une renonculacĂ©e, reconnaissable Ă  ses grosses feuilles formĂ©es de 3 lobes.

Hépatique à 3 lobes ou Anémone hépatique

Anémone hépatique

L’arrivĂ©e de la Pulmonaire (Pulmonaria officinalis) enveloppĂ©e dans le manteau duveteux de ses feuilles, nous fait dĂ©couvrir sa robe rose et bleue qui mĂ©rite un arrĂȘt sur image ! La couleur de ses fleurs varie en fonction du degrĂ© d’aciditĂ© de la corolle. Quand la fleur est jeune, elle est rose : son Ph est acide, puis celui-ci devient neutre et enfin basique : la fleur passe du rose au bleu.

PS  :   – Les lobes de l’anĂ©mone hĂ©patique pourraient Ă©voquer ceux du foie (d’oĂč son nom d’espĂšce).

           –  La pulmonaire doit son nom Ă  ses feuilles parfois tachetĂ©es de blanc, qui pourraient Ă©voquer les taches observĂ©es sur un poumon malade.

Pulmonaire

En attente de leur tour, les petites pervenches restent au bas de l’estrade, sur le tapis vert  luisant de leurs feuilles. Les 5 pĂ©tales bleu pervenche de leurs fleurs sont asymĂ©triques : elles donnent l’impression d’une hĂ©lice qui semble tourner comme un petit moulin Ă  vent ! Vinca minor, la petite pervenche, porte un nom triomphant : vinca = vaincre !

Pervenche en bouquet

Pervenche

Et les violettes des bois que l’on ne prĂ©sente plus ! Avec leurs tenues printaniĂšres aux tons violacĂ©s, du pĂąle au plus foncĂ©, et leurs feuilles en forme de cƓur, elles seront toujours les plus plĂ©biscitĂ©es.

Violette

15 mars 2021 : Le défilé à la Miotte se poursuit


Sous les feux des projecteurs, apparaissent les modùles, tout en jaune, d’un autre couturier.

Ce n’est pas « Peau d’ñne » qui arrive en premier, sur le haut de la crĂȘte,  mais « Pas-d’ñne ». Tussilago farfara, une pionniĂšre des talus, de la famille des astĂ©racĂ©es (comme les pissenlits), arrive dĂ©nudĂ©e. Elle n’a pas encore de feuilles quand ses fleurs s’épanouissent. Ses grosses feuilles un peu dentelĂ©es au revers tomenteux (*), se dĂ©veloppent aprĂšs la floraison. Elles ressemblent aux sabots d’un Ăąne et Ă  la trace de ses pas sur le sol! Un costume tout en Ă©volution !

Puis entrent en scĂšne, deux renonculacĂ©es voulant ressembler Ă  la renoncule (ou bouton d’or) : l’anĂ©mone fausse renoncule et la ficaire fausse-renoncule. Chacune possĂšde une fleur terminale d’un jaune Ă©clatant. La premiĂšre, assez isolĂ©e, porte une ou deux fleurs d’anĂ©mone, mais de couleur jaune, au centre d’un verticille (*) de 3 feuilles palmatilobĂ©es (*). La deuxiĂšme  tapisse le sol de ses  petites feuilles arrondies, en forme de cƓur, d’oĂč s’échappent des Ă©toiles jaune d’or.

Tussilage ou Pas-d'ane

Tussilage ou Pas-d’ñne

Anémone fausse renoncule

Anémone fausse renoncule

Anémone fausse renoncule

Anémone fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Ficaire fausse renoncule

Arrive alors la primevĂšre Ă©levĂ©e (ou primevĂšre des bois) : le coucou du printemps ! Il porte haut sa tige florale, terminĂ©e par des fleurs tubulaires s’évasant en une corolle jaune pĂąle avec un centre jaune d’or.

PrimevÚre élevée

PrimevÚre élevée

PrimevÚre élevée

PrimevÚre élevée

Du jaune et de l’or pour cette collection, mais aussi un peu d’actualité en cette pĂ©riode troublĂ©e. MĂȘme la flore ne peut y Ă©chapper !

(*) Tomenteux : à l’aspect de duvet

(*) Feuille palmatilobée : Feuille palmée et lobée

(*) Verticille se dit de feuilles ou des autres organes d’une plante qui s’insĂšrent au mĂȘme niveau. 

17 mars 2021 : Une clandestine Ă  la Miotte

Pour le premier anniversaire du confinement, il n’y aura pas de dĂ©filé ! Celle qui Ă©tait pressentie pour le rĂŽle a refusĂ©.

Recluse, mi-cachée, mi-confinée, la bien-nommée est la Lathrée écailleuse ou Clandestine écailleuse. Cette plante étrange et étonnante fait partie de la famille des orobanches.

Maintenant, il faut la chercher.

De-ci, de-lĂ , apparaissent de curieuses grappes de fleurs blanches Ă  rosĂ©es, bilabiĂ©es, tournĂ©es du mĂȘme cĂŽtĂ© et inclinĂ©es, Ă  moitiĂ© enfouies sous les feuilles mortes. Elles sont portĂ©es par une tige blanchĂątre, Ă©paisse et pubescente, dĂ©pourvue de chlorophylle. Les fleurs ont un calice en forme de cloche, velu et glanduleux. Plante surprenante visible au printemps et disparaissant l’étĂ©, la clandestine s’épanouit en toute discrĂ©tion, sur un sol calcaire et frais, au nord, Ă  mi-pente de la colline de la Miotte.

Elle tient son nom du grec « lathraĂŻos » : cachĂ©, allusion Ă  sa tige presque entiĂšrement souterraine, un rhizome qui peut peser jusqu’à 5kg, blanc et couvert d’écailles charnues (feuilles transformĂ©es).

Cette plante sans chlorophylle doit extraire, Ă  l’aide de suçoirs, sa nourriture des racines de ses hĂŽtes : le noisetier, l’aulne, le lierre, l’orme
 C’est donc une plante parasite, mais comme elle fleurit et fructifie durant la montĂ©e de la sĂšve au printemps, les hĂŽtes ne souffrent que trĂšs peu de cette intrusion! Ses fleurs deviennent vite des fruits : des capsules contenant de nombreuses petites graines dissĂ©minĂ©es par les fourmis.

« Pour vivre heureux, vivons cachés » : la clandestine, adoptant parfois cet adage, peut fleurir et produire ses graines sous le sol.

Pour cette premiÚre année, étrange et étonnante, comme la lathrée, Il faut bien se consoler 


Lathrée

Lathrée

Lathrée

Lathrée

Lathrée

Lathrée

28 mars 2021 : jour des Rameaux

Jour oĂč le buis est Ă  l’honneur dans la tradition catholique.

Symbole religieux, le buis Ă©voque l’immortalitĂ© et la rĂ©surrection, une semaine avant PĂąques. Les Rameaux : jour de fĂȘte oĂč les rameaux de buis sont bĂ©nis et vont ensuite orner les crucifix dans les maisons et sur les tombes.

Pour les gaulois, il reprĂ©sentait l’éternité !

Le Buis toujours vert (Buxus sempervirens), de la famille des buxacĂ©es, a des petites feuilles ovales d’un vert luisant, coriaces, opposĂ©es et persistantes. De croissance trĂšs lente, son bois jaune est trĂšs dur et sa durĂ©e de vie peut atteindre 600 ans. UtilisĂ© par les tourneurs et les sculpteurs pour fabriquer des manches d’outils, des flĂ»tes, des toupies, des piĂšces d’échecs
, il servait aussi Ă  confectionner le maillet des loges maçonniques oĂč il symbolisait la fermetĂ© et la persĂ©vĂ©rance. Les grecs et les romains en faisaient des tablettes pour l’écriture.

A l’état sauvage, cet arbuste s’adapte au milieu rocheux et a l’apparence d’un buisson.

Dans la rĂ©serve naturelle du sabot de Frotey, prĂšs de Vesoul, la colline aux buis d’une grande biodiversitĂ© a subi l’invasion de la pyrale du buis, un papillon arrivĂ© d’Asie en 2008, peut-ĂȘtre dĂšs 2005. Ses chenilles ont dĂ©cimĂ© les peuplements de buis en dĂ©vorant leurs feuilles. Plusieurs gĂ©nĂ©rations se succĂšdent au cours de l’annĂ©e et la derniĂšre gĂ©nĂ©ration passe l’hiver Ă  l’état de jeunes chenilles logĂ©es dans des cocons. DĂšs mars, elles recommencent !

Le buis fleurit en avril-mai : de petits groupes de fleurs jaunĂątres, parfumĂ©es se dĂ©veloppent Ă  l’aisselle des feuilles ; des fleurs femelles entourĂ©es de plusieurs fleurs mĂąles qui produisent en abondance nectar et pollen attirant les abeilles. Leurs fruits, murs en septembre, sont de petites capsules Ă  3 cornes, avec de nombreuses graines noirĂątres, dont le parfum attire les fourmis.

Le buis, bien connu des jardins Ă  la française, est un incontournable de l’art topiaire. Il se prĂȘte Ă  toutes les tailles : les crĂ©ateurs de jardins peuvent laisser libre cours Ă  leur imagination pour former d’étonnantes sculptures vĂ©gĂ©tales.

Sur un Ă©peron rocheux dans un parc de 22 ha, 150000 buis centenaires, plantĂ©s au XIXĂšme siĂšcle sont taillĂ©s Ă  la main en des formes arrondies : un ensemble qui ondule et semble flotter au dessus de la vallĂ©e de la Dordogne, dans le PĂ©rigord noir. Ce sont les jardins suspendus de Marqueyssac. Nous sommes « au cƓur du buis » !

Buis taillés

Buis taillés

Le sabot de Frotey

Le sabot de Frotey

Rameaux de buis avec fleurs

Rameaux de buis avec fleurs

Manche de couteau Nontron en buis

Manche de couteau Nontron en buis

Pyrale du buis

Pyrale du buis

Maillet et manches d'outils en buis

Maillet et manches d’outils en buis

7 avril 2021 : Le défilé de mode à la Miotte « bat son plein »

Arrivent sur le podium les Ă©lĂ©gantes corydales, trĂšs huppĂ©es. Chacune est formĂ©e d’une grappe de fleurs roses, violacĂ©es ou parfois blanches, munies d’un long Ă©peron arquĂ© Ă  son extrĂ©mitĂ©.

Elles doivent leur nom au grec « Korydalis » qui dĂ©signe l’alouette huppĂ©e : cet Ă©peron ressemblant Ă  une petite huppe.

Deux espĂšces de corydales se disputent la notoriĂ©té : la corydale Ă  tubercule creux (*) et la corydale Ă  tubercule plein (*). Pour les reconnaĂźtre, il n’est pas besoin de les dĂ©terrer
 La premiĂšre a des bractĂ©es (*) entiĂšres, la deuxiĂšme : des bractĂ©es digitĂ©es (en forme de doigts). Leurs feuilles sont composĂ©es et lobĂ©es. Elles font partie de la famille des papavĂ©racĂ©es (pavot, coquelicot
).

La corydale dégage un parfum délicat. Mais ne vous y fiez pas : la belle est toxique.

Un champignon a voulu l’imiter en empruntant son odeur : l’Inocybe à odeur de corydale, tout aussi toxique !

Corydale Ă  tubercule creux

Corydale Ă  tubercule creux

Corydale Ă  tubercule creux

Corydale Ă  tubercule creux

Corydale Ă  tubercule plein

Corydale Ă  tubercule plein

Corydale Ă  tubercule plein

Corydale à tubercule plein (bractées digitées)

Corydale

Corydale

Corydales

Corydales

PS : la corydale forme souvent des tapis denses sur les pentes boisées de la Miotte.

(*) Corydale Ă  tubercule creux : Corydalis cava.

(*) Corydale Ă  tubercule plein : Corydalis solida

(*) Bractée : sorte de petite feuille à la base des fleurs.

10 avril 2021 : Daphné bois joli

Rare et solitaire, « la belle Daphné » ne souhaite pas ĂȘtre dans la lumiĂšre. Pourtant elle a sa place dans le dĂ©filĂ©, mais il faut la chercher !

Ce petit arbrisseau, qui ne dĂ©passe pas 1m, le « bois joli » ou daphnĂ© bois joli (Daphne mezereum), dĂ©ploie ses petites fleurs tubulaires s’épanouissant en corolle rose. Elles sont directement fixĂ©es sur les rameaux. Elles fleurissent en avant-premiĂšre, les feuilles apparaitront un peu plus tard au dessus d’elles au sommet de la tige. C’est un laurier des bois poussant Ă  l’abri des rayons du soleil. (Famille des thymĂ©lĂ©acĂ©es).

Pour la lĂ©gende, son nom de genre vient de la nymphe DaphnĂ©, obligĂ©e de fuir l’amour d’Apollon. Cupidon, pour se venger d’Apollon, dieu du soleil, qui s’était moquĂ© de lui, lui dĂ©cocha une flĂšche d’amour pour DaphnĂ©, mais il blessa aussi la nymphe d’une flĂšche qui avait l’effet inverse : la rĂ©pulsion envers Apollon. Refusant alors de cĂ©der Ă  ses avances DaphnĂ© n’eut de cesse de se cacher du soleil et demanda Ă  son pĂšre, le dieu fleuve PĂ©nĂ©e, de la transformer en laurier rose.

Son nom d’espĂšce : mezereum vient d’un mot arabe, signifiant « toxique », car toutes les parties de cet arbuste sont toxiques et peuvent mĂȘme tuer si l’on ingĂšre une dizaine de ses petits fruits rouges agglomĂ©rĂ©s sous les feuilles, en pĂ©riode de fructification. Seuls les oiseaux peuvent les consommer.

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

Daphné bois joli

15 avril : « Clap de fin » pour le défilé de la Miotte

Comme tout dĂ©filĂ© traditionnel, celui de la Miotte se termine en apothĂ©ose par l’apparition de la mariĂ©e.

Haute couture ou prĂȘt Ă  porter, chaque future mariĂ©e y trouvera son bonheur !

La silhouette blanche de la Corydale avec son Ă©lĂ©gante coiffe huppĂ©e mĂ©rite tous les applaudissements. Elle descend la pente boisĂ©e, entourĂ©e de ses demoiselles d’honneur : les corydales aux tenues colorĂ©es et les AnĂ©mones sylvie, toutes de blanc vĂȘtues, qui tournent lentement, dans un mĂȘme ensemble, leur corolle en direction du soleil.

Corydale

Corydale

Corydale

Corydale

Anémones

Anémones

Anémones

Anémones

Le soir ou si la pluie vient Ă  tomber, les anĂ©mones penchent la tĂȘte et se referment, pour empĂȘcher la pluie ou la rosĂ©e d’abĂźmer leur pollen.

Toujours groupĂ©es, elles aiment les sous-bois que leur blancheur Ă©claire. Comme toute renonculacĂ©e, l’anĂ©mone est toxique.

Le rideau se ferme, les feux de la rampe s’éteignent : autant de couturiers de la nature, autant de diversitĂ©, avant que la saison ne se termine sous le feuillage de la forĂȘt.

(*) Anémone nemorosa : son nom latin, vient du grec « anemos » vent et du latin « nemorosus » des bois.

(*) Sylvie vient du latin « sylva » : la forĂȘt.

DerniÚre étape : Quand les ails des ours sortent de leur hibernation !

Sur nos sols calcaires et humides, les ails des ours se plaisent Ă  montrer leur feuillage pour le partager dans nos soupes, pestos et le fameux beurre Ă  l’ail des ours
 Mais ne tardez pas : leurs boutons floraux sont dĂ©jĂ  là ! AprĂšs la floraison, les feuilles sont plus coriaces et ont moins de goĂ»t.

Vivant en sociĂ©tĂ©, l’ail des ours forme des colonies denses, qui au moindre piĂ©tinement, parfume l’atmosphĂšre ! La forĂȘt sent l’ail !

D’un petit bulbe en fuseau, naissent deux feuilles avec un long pĂ©tiole, puis d’avril Ă  juin, une tige terminĂ©e par un renflement : la future inflorescence enveloppĂ©e d’une gaine membraneuse (ou spathe). BientĂŽt, d’innombrables Ă©toiles blanches vont apparaĂźtre sur ce tapis de feuilles : une voie lactĂ©e d’un autre genre, Ă  odeur d’ail


Ces milliers de petites fleurs étoilées, qui produisent un abondant nectar, sont une aubaine pour les abeilles, bourdons et mouches !

Chaque fleur donnera un fruit Ă  3 loges, contenant 6 graines noires en forme de petits boulets de canon. Les fourmis se prĂ©cipiteront pour les rĂ©colter quand la tige fanĂ©e va s’effondrer. Ainsi l’ail des ours sera Ă  la fois dispersĂ© par ses graines, via les fourmis, et ses nouveaux bulbes, aprĂšs Ă©puisement des anciens


On l’appelle : ail des ours, car les ours en seraient friands Ă  la sortie de leur hibernation ! DĂ©jĂ  connu des celtes et des germains pour ses vertus multiples, des restes ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans des habitations du nĂ©olithique. L’ail des ours de la Miotte a certainement Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© des hommes du nĂ©olithique qui occupaient le site, il y a plus de 2500 ans av. J.-C. dans leur « atelier » de taille de pierre et le camp fortifiĂ© au lieu-dit « le Bramont ».

Feuilles d'ail des ours

Feuilles d’ail des ours

Tiges florifĂšres avec spathes

Tiges florifĂšres avec spathes

Fleurs d'ail des ours

Fleurs d’ail des ours

Fruits d'ail des ours

Fruits d’ail des ours

AgnĂšs Greset

publié le :
12 avril 2021
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